INVENTAIRE DE GAZ A
EFFET DE SERRE (IGES)
Un inventaire est une représentation
qualitative et quantitative des rejets d’une ou plusieurs substances (GES,
autres) provenant d’un ensemble de sources émettrices anthropiques ou
naturelles répondant à des critères précis. Un inventaire est un indicateur de
pression sur l’Environnement.
Les inventaires nationaux
comprennent les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre qui ont
lieu sur le territoire national et dans les zones au large des côtes qui sont
du ressort du pays. Ils contiennent des estimations pour l’année calendrier au
cours de laquelle les émissions dans l’atmosphère (ou les absorptions) ont
lieu.
Les inventaires de GES au niveau national servent principalement à:
- Identifier les sources les plus importantes au niveau national ;
- Estimer le développement des émissions dans l’avenir ;
- Fixer des objectifs d’atténuation réalisables ;
- Suivre le progrès vers des objectifs d’atténuation fixés au préalable (CDN, autres objectifs).
L’expression « émissions et
absorptions anthropiques » signifie que les émissions et absorptions de gaz à
effet de serre présentées dans les inventaires nationaux résultent d’activités
humaines. La distinction entre émissions et absorptions naturelles et
anthropiques découle directement des données utilisées pour quantifier l’activité
humaine.
Par « gaz à effet de serre », on entend un gaz présent dans l’atmosphère qui retient une partie de la chaleur reçue par le solaire dans l’atmosphère. L’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère se traduit par une hausse de la température. Les gaz à effet de serre suivants sont couverts dans les Lignes directrices 2006 :
- dioxyde de carbone (CO2)
- méthane (CH4)
- oxyde nitreux (N2O)
- hydrofluorocarbones (HFC)
- hydrocarbures perfluorés (PFC)
- hexafluorure de soufre (SF6)
- trifluorure d’azote (NF3)
- trifluoromethyl pentafluorure de soufre (SF5CF3)
- éthers halogénés (par ex. C4F9OC2H5, CHF2OCF2OC2F4OCHF2, CHF2OCF2OCHF2)
- et autres hydrocarbures halogénés non couverts par le Protocole de Montréal tels que le CF3I, CH2Br2 CHCl3, CH3Cl, CH2Cl2.
Les potentiels de réchauffement
globaux (PRG) des gaz présents dans la liste ci-dessus ont été identifiés par
le GIEC avant la finalisation des Lignes directrices 2006. Un PRG compare le
forçage radiatif d’une tonne d’un gaz à effet de serre sur une période donnée
(par ex. 100 ans) à celui d’une tonne de CO2. Les Lignes directrices 2006
fournissent également des méthodes pour les gaz pour lesquels les valeurs de PRG
n’étaient pas disponibles avant la finalisation de celles-ci, par ex. C3F7C(O) C2F5,
C7F16, C4F6, C5F8 et c-C4F8O. Ces gaz sont quelquefois utilisés comme
substituts de gaz inclus dans l’inventaire et les pays sont encouragés à
fournir des estimations à leur propos.
Dans les Lignes directrices 2006, on trouve également des informations pour présenter les précurseurs suivants : oxydes d’azote (NOx), ammoniac (NH3), composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), monoxyde de carbone (CO) et dioxyde de soufre (SO2) bien que les méthodes d’estimation des émissions de ces gaz ne soient pas présentées ici.
Les estimations d’émission et d’absorption de gaz à effet de serre sont divisées en principaux secteurs, qui regroupent les procédés, sources et puits afférents :
- Énergie
- Procédés industriels et utilisation des produits (PIUP)
- Agriculture, foresterie et autres affectations des terres (AFAT)
- Déchets
- Autres (par ex. les émissions indirectes de dépôts d’azote provenant de sources non-agricoles).
Chaque secteur comprend des
catégories individuelles (par ex. transport) et des sous-catégories (par ex.
les voitures). En fin de compte, les pays développeront un inventaire au niveau
des sous-catégories car c’est ainsi que les méthodologies du GIEC sont conçues,
et les émissions totales sont calculées par sommation. Un total national est
calculé en additionnant les émissions et les absorptions pour chaque gaz. Et les
rapports sont généralement organisés selon le secteur effectivement responsable
des émissions ou des absorptions.
En résumé, un IGES doit contenir
des estimations des émissions anthropiques par leurs sources et de l’absorption
par leurs puits des GES. Il porte sur cinq (5) secteurs clefs décomposés en
sous-secteurs : Energie, Procédés industriels, Agriculture, Foresterie,
Affectation des Terres, Déchets. Il peut porter sur une ou plusieurs années et doit
contenir (i) un tableau récapitulatif des émissions et puits (en masse) par
année, (ii) les fiches de calculs présentant les paramètres des calculs, (iii) une
description de la méthode par source (dont incertitudes) et (iv) d’autres
données sources (bilan énergie, descriptions des sources importantes).
L’inventaire fait aussi partie des
engagements des Parties vis à vis de la CCNUCC en matière d’établissement des
communications nationales, rapports biennaux actualisés et des rapports
biennaux de transparence. Il aide à contribuer aux stratégies d’amélioration de
l’économie du pays et la gestion des ressources naturelles et fournit une bonne
fondation pour les systèmes MRV (Measuring, Reportingand Verification) requises
pour un financement climatique axé sur les résultats.
Télécharger les Lignes directrices
2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre